Ecouter l’entretien à Radio-Cité
Julie Peradotto, candidate Ensemble à Gauche, a présenté à l’antenne de Radio-Cité le 20 mars 2018 les raisons du projet de loi constitutionnelle que sa formation a déposé officiellement le 10 avril au Grand Conseil.
Entretien Grand Format Radio-Cité 20-03-2018
J’ai eu l’occasion d’échanger sur la portée du questionnaire soumis par DPGE aux candidats du Grand Conseil avec le même journaliste, Rayane Ben Amor, jeudi 12 avril. Cet entretien sera mis en ligne dès que possible, mais probablement une fois les élections cantonales du 15 avril passées. Veuillez lire ici quelques remarques personnelles sur le projet de loi présenté ici.
Un projet qui va dans notre sens
D’évidence le projet de loi (PL) d’Ensemble à Gauche va tout à fait dans le sens que DPGE préconise depuis sa création, approfondissement de la démocratie par inclusion pleine et entière de la population résidente, étrangers compris, dans la politique cantonale. L’effet de ce dépôt converge également avec l’intention de notre questionnaire aux candidats et sa médiatisation dans le contexte du scrutin du 15, à savoir faire en sorte que le branle-bas électoral ne recouvre pas totalement la voix de ceux qui ne peuvent y participer faute de passeport.
J’ai pourtant regretté ailleurs que les projets de loi et autres initiatives sur ce sujet, capital à nos yeux, ne s’inscrivent pas dans le courant d’une mobilisation citoyenne et d’un mouvement de fond propre à emporter la décision populaire le moment venu (voir mon commentaire “au récent PL d’EàG” dans la version longue de l’article publié dans le Courrier du 5 avril et surtout la note de bas de page qui l’accompagne).
Je m’en explique plus avant dans ce qui suit.
Le jeu en vaut-il la chandelle ?
C’est que le risque est en effet grand, selon la composition future du parlement et même du Conseil d’Etat, qu’en agitant le drapeau rouge (ou vert d’ailleurs comme cela fut le cas en 2013) devant le parlement, le projet ne franchisse même pas le seuil de l’entrée en matière ou au mieux ouvre un boulevard à un contre-projet gouvernemental minimaliste. Le ralliement hors de toute concertation associative aux huit ans de séjour préalable me paraît aussi un signe de fébrilité contraire à la perspective de rallier une vingtaine de milliers de citoyens supplémentaires en l’abaissant à cinq (voir la contribution d’E. Piguet sous http://bit.ly/2qrOwt7), alors même que les réponses à notre questionnaire pointent sur la popularité de cette réduction parmi les candidats.
Ce serait alors un bien maigre service rendu à cette commune cause que de l’avoir une fois encore réduite à une agitation partisane sans lendemain. Le pire des cauchemars, si d’aventure la cause parvient jusque devant le peuple, serait qu’elle y capote faute d’avoir cherché à convaincre au-delà du cercle de celles et ceux qui traditionnellement s’en réclament. Autrement dit, penser faire l’économie d’un travail systématique trans-partisan de popularisation en faveur d’une citoyenneté cantonale, espérer l’introduire sans le soutien de tous les milieux appelés à s’en emparer, c’est à notre sens courir le risque de l’envoyer par le fond pour la durée de la législature.