Récemment mis à jour le 29 août 2024 à 09:25:03
Résultats de l’initiative et conséquences immédiates
Chers lecteurs, membres et sympathiants de DPGE; vous n’ignorez certainement pas que la votation du 9 juin 2024 s’est soldée par un rejet de l’initiative que notre association a pour sa part soutenue avec ferveur dans toute la mesure de ses moyens, hélas trop faibles. Le peuple de Genève, réduit comme dans toutes les affaires constitutionnelles à sa seule fraction détentrice du passeport suisse, a rejeté l’initiative à 60.89% (voir le détail des résultats).
Résultats votation du 9 juin à l’initiative sur les droits complets pour les résidents·es
Près de 40% de genevois n’en ont pas moins approuvé les termes qui, rappelons-le, accordaient sans d’inutiles et humiliants détours, sur la seule base d’une durée apprèciable de séjour régulier dans le pays, l’entièreté des droits politiques aux résidentes et résidents sans considération de nationalité.
Quelles que soient les raisons d’un échec qui ne saurait être définitif, l’impératif de documenter nos arguments de campagne et d’analyser plus en détail ses résultats, avant d’en tirer les conclusions pour l’avenir de notre association, s’imposera. Notre comité s’y attellera à la rentrée et préparera une AG pour vous les soumettre et décider des conditions de poursuivre ou non l’activité engagée il y a près de quinze ans pendant la Constituante.
D’ici là, il est grand temps de porter à votre connaissance et, en vous souhaitant d’excellentes vacances, soumettre à votre réflexion le communiqué du comité unitaire entérinant à chaud cet échec.
Votre président honoraire
Dario CIPRUT, 14 juillet 2024
Communiqué de presse du comité unitaire
Le Comité unitaire qui a mené campagne en faveur du OUI à l’initiative « Une vie ici, une voix ici – renforçons notre démocratie » a pris acte du refus de cette initiative.
Par ce refus, le canton de Genève a manqué une occasion historique de faire un pas décisif dans l’élargissement et le renforcement de la démocratie locale en introduisant, comme l’ont déjà fait Neuchâtel et le Jura, les droits politiques des résident-e-s étranger-e-s au niveau cantonal.
Le rejet de cette initiative maintient 41% de la population du canton dans un statut de seconde zone : cette population travaille, paie des impôts et des cotisations sociales, fait vivre de nombreuses associations culturelles, sportives et autres, mais pour le moment elle reste exclue de la possibilité de s’exprimer dans les urnes, de signer des initiatives et référendums cantonaux et de se porter candidat aux élections, en se soumettant au suffrage de ses concitoyens.
Manifestement, le mantra des milieux conservateurs, qui ont répété en boucle « ils et elles n’ont qu’à se naturaliser pour pouvoir voter » a convaincu une majorité de votant-e-s, alors même que depuis 2018, la loi fédérale a durci les conditions de naturalisation barrant l’accès à la nationalité suisse pour de nombreuses personnes, notamment des couches populaires, comme documenté par la Commission fédérale des migrations dans un récent rapport.
Nous regrettons que, par ce rejet des droits politiques pour les résident-e-s étranger-e-s, le canton de Genève ne se soit pas montré à la hauteur de sa tradition d’ouverture sur le monde.
Nous sommes convaincu⸱e⸱s que notre combat pour le renforcement de la démocratie genevoise passe par l’élargissement des droits politiques locaux aux étranger⸱ère⸱s résident⸱e⸱s, et qu’il convient de le poursuivre.
Pour le comité unitaire
Eric Budry (ericbudry@gmail.com / 078 788 24 02)
Rosita Fibbi (rosita.fibbi@bluewin.ch / 079 242 84 14)
Julien Repond (jrepond@sit-syndicat.ch / 076 675 10 95)
Genève, le 9 juin 2024