Récemment mis à jour le 14 juillet 2024 à 18:00:14
La citoyenneté de résidence n’est pas une “Genferei”, mais l’aspiration de dizaines de villes européennes
Plus de 40 maires de villes de France, d’Allemagne, de Grande Bretagne, d’Italie et de Suisse ont récemment signé un appel pour que le droit de vote et d’éligibilité soit garanti à tous leurs citoyens, quelle que soit leur nationalité. Or c’est exactement ce que demande l’initiative populaire “Une vie ici, une voix ici. Renforçons notre démocratie” soumise aux Genevoises et Genevois le 9 juin.
Plus de quarante villes européennes, dont la Ville de Genève, Paris, Bologne ou encore Karlsruhe sont signataires de cet appel qui a été médiatisé à Paris le 26 avril dernier. Et la liste devrait encore s’allonger.
Dans le communiqué expliquant la démarche, on peut notamment lire ceci: “Par cette déclaration, nous plaidons pour l’adoption de législations nationales qui attribuent à tous les résidents de nos villes les mêmes droits de participation à la vie de la cité. Dans 14 des 27 pays de l’UE, c’est déjà une pratique courante. En Suisse, la constitution fédérale en laisse toute liberté aux cantons pour ce qui est de leur compétence.”
Impulsion venue d’Allemagne
Depuis avril 2020, à l’initiative des militants allemands de “FreiburgerWahlfkreis 100%”, le réseau européen Voting Rights for All Residents (Vrar) regroupe des associations de six pays (l’Allemagne, l’Autriche, la Belgique, la France, l’Italie et la Suisse) pour défendre le droit de vote et d’éligibilité des résidents non européens aux élections municipales et locales. Les associations composant le Vrar organisent par ailleurs, chaque 26 avril, une journée internationale du droit de vote pour tous les résidents et résidentes.
L’engagement de ces villes se fonde notamment sur une vision positive de l’immigration. “En tant que villes, écrivent-elles, nous estimons que la migration ne reflète pas un état d’urgence, mais que c’est un phénomène naturel et récurrent dans l’histoire de l’humanité. Les villes, en particulier, sont des destinations pour l’immigration et, en tant que première et immédiate entité démocratique, elles sont mises au défi de garantir la participation citoyenne des personnes qu’elles accueillent.”
Le chemin est sans doute encore long pour aboutir en Europe à une véritable citoyenneté de résidence accessible à toutes et tous quel que soit le passeport. En revanche, à Genève l’objectif est à portée de vote. Il “suffira” que, le 9 juin, une majorité des citoyens suisses du canton accepte l’initiative qui leur est soumise. Possible? Oui, si la mobilisation dans les urnes de toutes celles et de tous ceux qui rêvent d’une Genève plus ouverte et accueillante est au rendez-vous.